Alpes du Sud 2017, le camps club de Sisteron (avec les impressions d’Aurélien BERNER)

Pour cette année 2017 nous avons à nouveau planifié le camps du GGVVM dit « Alpes du Sud » à l’aérodrome de Sisteron du samedi 24 juin au samedi 8 juillet 2017.

Ce choix vient en grande partie de la facilité offerte par ce lieu qui permet à tous de voler à son niveau, soit en local dans un grand bassin de montagnes autour de l’aérodrome, soit en distance sur le « parcours » alpin qui va de la mer au fond du Valais en Suisse en passant par l’Italie.

Cette année nous étions une dizaine de pilotes « club » avec 3 instructeurs, et particulièrement Roland BURGERMEISTER qui n’a fait que du biplace en DG1000 pour initier à la performance les nouvelles vocations.

Nous avions à disposition 4 machines, le DG1000, 2 LS8 et 1 LS4.

Pour résumer la partie « vols », ci dessous un texte d’Aurélien qui explique très bien ce qu’apporte la formation dans les Alpes.

Patrick Mégard


Mes premiers grands pas dans les Alpes du Sud

Aurélien Berner

Aurélien Berner

Par Aurélien BERNER, le 13.7.2017

Vendredi 22 juin 2017, un drôle de ballet se déroule devant le club house du Groupe Genevois de Vol à Voile de Montricher (GGVVM), Des petites mains se démènent pour tout empaqueter dans les 4 remorques. En effet, nous partons le lendemain, samedi 23 juin, pour notre camp « club » annuel dans les Alpes du sud, à Sisteron. Arrivé sur place l’un après l’autre, nous remontons nos machines et ensuite nous allons tous au bureau pour remplir ou compléter la montagne de paperasse administrative !

Enfin, dès dimanche, nous pouvons voler. Les journées commencent par le briefing météo et sécurité où le responsable de vol nous informe sur la météo prévue et sur les règles et consignes pour la journée. Ensuite vient le moment de répartir les planeurs entre les pilotes et de les préparer selon le vol prévu : cartes, GPS, eau, nourriture, oxygène (pour les vols au-dessus de 3500m), etc…

Dans l'onde au dessus des nuages

Dans l’onde au dessus des nuages

De mon côté, le but de ces deux semaines est clair : agrandir mon terrain de jeu dans les Alpes du Sud et améliorer mes techniques de pilotage pour réussir à effectuer des grands vols. On entend par grands vols, ou vols de distance, quitter le local de l’aérodrome de départ. En effet, comme nous n’avons pas de moteur, le but est d’utiliser les divers types d’ascendances pour parcourir les plus longues distances possibles à travers les Alpes. Mais comme tout objet, nous finissons toujours par retomber, et c’est pourquoi nous gardons toujours sous nos pieds un aérodrome de dégagement où un champ répertorié, dit « vachable ». Un vol de distance réussi c’est un parcours de plusieurs centaines de kilomètres avec un atterrissage planifié sur un aérodrome de destination, qui est généralement le même que l’aérodrome de départ.

Durant ces deux semaines j’ai eu la chance de pouvoir réaliser des vols avec des instructeurs de distance aguerris. Grâce à ces vols d’explorations j’ai pu apprendre à me repérer dans un environnement différent de notre Jura, où les vallées étroites et la Haute-Montagne n’offrent que très peu de terrains « vachables » propices à un atterrissage forcé et qui se solderait dans le meilleur des cas par une casse du planeur. Ces vols d’instruction, d’exploration et de repérage en biplace permettent ensuite de voler en monoplace et d’essayer de réaliser des parcours identiques en toute sécurité. Le but est de mettre à profit toutes les nouvelles connaissances acquises pour agrandir notre « terrain de jeu ».

Plané final entre copains

Plané final entre copains

C’est ainsi que j’ai pu réaliser des vols de plus 300 kilomètres et de plus 6 heures entre les lacs de Sainte-Croix et de Serre-Ponçon, le massif des Écrins, le Pic de Bure… avec à certains moments des altitudes au-dessus de 4000 mètres.

Le meilleur moment de ces deux semaines fut le vol où j’ai eu la chance de tourner au massif du Mont Blanc en DG1000 avec Roland Burgermeister, du côté italien, en passant par le Grand Paradis. Pour se rendre compte de la performance de nos planeurs actuels, si nous nous étions simplement laissés planer en ligne droite dans la direction de Montricher depuis le col du Grand Saint-Bernard, nous aurions pu aller boire une bière à la maison en à peine une heure. On y a songé, mais nous avons préféré rentrer à Sisteron pour aller manger comme chaque soir avec les copains.

Glacier-Blanc et Barre des Écrins à 4000m

Glacier-Blanc et Barre des Écrins à 4000m

Au bilan de ces 2 semaines, j’ai réalisé pas moins de 10 vols et parcouru plus de 2’500 kilomètres. J’ai surtout appris énormément des instructeurs et des autres pilotes. J’ai pu affiner mon pilotage et ainsi effectuer de magnifiques vols qui m’ont laissé des images plein la tête.

Tout cela me donne encore plus envie de continuer ce sport « magique » qui permet de s’évader et de laisser ses problèmes de côté afin de se surpasser pour réaliser des performances de vol en allant toujours plus loin et toujours plus haut dans le ciel.

Et la petite vidéo…

Aurélien Berner