Championnat Régional de Courtelary 2019

Aurélien et André en concours en DG1000 dans le canton de Berne les 22, 23, 29, 30 juin 2019

Résultats : ici

Par Aurélien Berner

Après m’être entraîné avec les meilleurs pilotes du monde (Maxime PETITPIERRE et Alexandre OSEN) au championnat régional de Gruyères 2019 qui s’est soldé, je vous le rappelle, par deux mémorables « vaches » consécutives à Bex, (appelé communément le trou de Bex…) je me suis attaqué au CR Jura 2019 de Courtelary.

André

Aurélien

Les 4 jours du concours régional de Courtelary :

Volant presque à domicile j’espérais pouvoir profiter de mon expérience du Jura pour jouer ma place dans le milieu du classement. Pour cela j’ai décidé de respecter les trois règles suivantes :

  1. Tu ne casseras point
  2. Tu boucleras les circuits
  3. Tu pousseras le manche

Après Gruyères, autre championnat – autre planeur –  autre co-pilote.

André BLANC a accepté de se lancer dans l’aventure avec moi pour son premier CR avec le DG 1000. Le CR de Courtelary s’est déroulé en 4 jours sur les deux weekends de fin juin 2019.

Samedi 22 juin :

Le premier weekend nous nous sommes retrouvés le samedi matin au terrain de Courtelary pour le briefing de notre super météorologue Gilbert LEVRAT, dit « Gibus ».

Malheureusement Gibus ne nous annonce rien de beau pour cette journée; la pluie s’est invitée pour ce premier jour et la tâche no 1  est annulée. Nous décidons donc de nous consoler en allant visiter la fabrique locale de chocolat « Camille Bloch » afin de goûter leur RAGUSA et leur TORINO.

Dimanche 23 juin :

Le dimanche matin nous nous réveillons sous un stratus. Mais nous savons que ça chauffe déjà sur les crêtes car Daniel ROSSIER, qui est venu d’Yverdon en vol, nous envoie une photo des crêtes du Jura déjà bien ensoleillées. C’est confirmé par Gibus quelques minutes plus tard et la tâche du jour (la 2 ème) est une AAT (Assigned Area Task) de 203 km (centres à centres) à faire en 2h30.

  • Départ : Mont-Croisin
  • 1er point : Vallorbe
  • 2ème point : Weissenstein
  • Arrivée : Courtelary

Avec André nous décidons de charger le DG avec 80 litres d’eau afin d’augmenter notre charge alaire et ainsi nous permettre d’accélérer la vitesse des transitions.

Le départ est donné aux alentours de 15h pour permettre aux plafonds de monter aux 2300m annoncés. Nous décidons de partir direction sud par le nord de la Chaux-de-Fond. André pilote durant la première partie du vol et file « plein gaz » en direction du Locle. Les premières pompes sont « molles » et nous nous retrouvons au travers du Locle à 1450m. Je reprends les commandes pour enrouler un thermique à 2m/sec qui nous permet de reprendre confortablement le cheminement. La belle rue de cumulus que nous suivons sur la 3e chaine du Jura nous mène au nord du lac Saint-Point et nous permet de prolonger la branche en profitant du bon taux de montée en ligne droite.

Nous effectuons ensuite une remontée au nord en cheminant sous les bases. Arrivés au nord-est de la Chaux-de-Fond, nous choisissons l’option de prendre la rue de nuages qui monte au nord-est et converge ensuite vers le sud. Le chemin est plus long, mais mieux marqué. Notre stratégie se trouve être payante car nous arrivons au-dessus de la crête qui conduit au Weissenstein.

Beaucoup de concurrents ont pris la décision de couper directement sur le Chasseral et se sont retrouvés trop bas pour boucler le circuit.

Nous cheminons ensuite sur la crête du Weissenstein, en ligne droite, sans descendre. Malgré ce bon cheminement, 15 minutes avant la fin des 2h30 de l’AAT (temps minimum), nous décidons de faire demi-tour pour boucler le circuit. Mais le retour est tellement bon que nous bouclons le circuit une minute trop tôt à la moyenne de 93 km/h, ce qui nous classe en deuxième position pour cette première tâche validée.

Samedi 29 juin :

Les températures chaudes des derniers jours nous ont amené un air trop stable. Nous décollons, mais les organisateurs décident de ne pas lancer cette 3ème tâche.

Ce vol (tâche 3 annulée) permet quand même à André de s’entrainer au pilotage du DG 1000

Dimanche 30 juin :

La météo est annoncée « atomique ». Avec André nous chargeons le DG 1000 avec 100 litres d’eau. La manche du jour est une « speed task » (circuit avec cercles de 500m)

  • Départ : Mont-Croisin
  • 1e point : Le Brassus
  • 2e point : Weissenstein
  • 3e point : La vue des Alpes
  • Arrivée : Courtelary

Le départ est donné pour notre classe mixte 15m. Aucun cumulus ! Dans le bleu nous attendons un peu avant de prendre le départ après le gros du troupeau.

C’est encore une fois payant car nous grappillons quelques précieux mètres avant de franchir la ligne de départ. Deux stratégies s’offrent alors à nous : descendre le Jura sur la première chaine ou rester sur la deuxième. Et là un petit cumulus bienvenu sur la Vue-des-Alpes nous marque le chemin sur la première chaine.

Manche en avant, nous rejoignons donc la première chaîne où une petite confluence nous permet de d’avancer vite en ligne droite entre 1900m et 2000m. À la Dent-de-Vaulion, nous assurons le plafond pour tourner Le-Brassus en passant à la verticale du lac de Joux.

Nous effectuons le retour par la même confluence. Un point bas dans la vallée de la Sagne (1600m) ne nous inquiète que très peu puisque nous enroulons un thermique providentiel à 2 m/sec dans le bleu. Nous mettons alors cap sur le Chasseral, puis sur le Weissenstein, sans un virage, toujours en cheminant. Nous pouvons enfin accélérer sur le retour, l’altitude étant suffisante pour tourner sans problème la Vue-des-Alpes. Toujours manche en avant (à 220 km/h) nous franchissons l’arrivée ; le circuit a été tourné à une moyenne de 111 km/h (3ème meilleure moyenne mais la 4ème place du jour avec le handicap (index) du DG.

Au final nous terminons 2ème du CR avec notre DG 1000 en classe mixte 15m, fiers de notre performance et enrichis d’une super-expérience de vol en concours.

Les Championnats Régionaux permettent de sortir de notre « zone de confort » en élaborant des stratégies (parfois payantes) tout en respectant la sécurité des « locaux » (gestion des aérodromes accessibles).

La contrainte d’une tâche donnée nous oblige à voler sur des cheminements pas forcement optimaux mais qui, en fin de compte, fonctionnent tout aussi bien.

Ma conclusion :

Pour garantir un bon classement, il faut un mélange de sagesse, avec par exemple un détour sous une belle rue de nuage, et un peu de fougue avec parfois une ligne plus directe mais plus risquée si ça ne marche pas.

Les CR (en particulier grâce aux AAT) sont organisés pour satisfaire tous les pilotes : débutants ou pilotes confirmés.

Cela permet surtout d’emmagasiner des expériences, de connaître de nouveaux aérodromes et d’autres lieux, avec leurs « petits trucs locaux » si on se retrouve bas, de manipuler les calculateurs (LX ou autres) et surtout de côtoyer d’autres pilotes et d’écouter leurs expériences.

Le biplace permet aussi de partager les bons (et moins bons) moments à deux et de se soutenir durant les moments de « flottement » dans la stratégique choisie.

De l’euphorie à l’inquiétude, les CR nous font vivre des émotions à l’image de notre « vario ».

Merci André

Aurélien Berner

Aurélien et André

La classe 15m mixte